Je suis une fille de taille normale, environ 1m65. J'ai de longs cheveux blonds, je déteste les couper d’ailleurs, quel gâchis à chaque fois. Ne sont-ils pas beaux comme ça? Papa lui préférait que je les coupent, mais il a finit par me laisser tranquille de ce côté là. Les yeux, il paraît que je les tiens de ma mère. Je me souvient pas très bien d'elle... juste que j’hérite de ses magnifiques yeux violets, des cheveux foncés je les feraient ressortir mais ils sont très bien comme ça.  D'ailleurs on me dit souvent que l'on dirait de l'or. J'ai une peau blanche, une peau de blonde. De celles qui craignent le Soleil si exposées trop longtemps.
En vêtement,  robes exclusivement.  Et surtout de celles que beaucoup ne pourrait pas s' offrir.   C'est à dire que papa me gâtait bien puisqu'il n'avait plus que moi à gâter. Au moment de ma mort, j'avais mis une de mes plus belles car papa voulais que je trouve quelqu'un vite avant d'être une Catherinette. Et surtout que j'avais déjà 19 ans quoi.

Sinon j'étais pas la plus gracieuse dans mes gestes. Bien sure je faisais attention mais c'est toujours ennuyeux de suivre les codes à la lettre. Mais bon, faire bonne impression est primordial alors je faisais celle qui était très sage, cultivé mais pas trop. Mais derrière le rideau,  je me reposais de toute cette fausse modestie.  

J'aime bien ma condition,  celle de jeune fille de bonne famille. Je ne suis pas a plaindre... mais ce que je déteste ici, c'est toutes ces fausses éloges,  cette fausse modestie.  Je sais très bien que c'est normal et pourtant.
J'aime bien la compagnie,  être entourée de gens avec qui discuter autour d'une tasse de thé,  je suis pas du tout timide, mais papa dit souvent qu'il faut se méfier des gens, mais j'ai du mal à me dire, "non lui je dois faire attention par exemple. Je fais très rapidement confiance."
Cependant,  je n’écoute qu'une seule personne, une seule personne  peut me faire obéir,  c'est papa. Maman est morte quand j'avais 5 ans et c'est lui qui m'a élevée. À part ça,  je me méfie quand même des adultes,  vivants ou bien morts.
Je ne suis pas non plus du genre à prendre tout le monde de haut,  même si je sais très bien ma position. Seulement,  il m'arrive de m'énerver mais je me calme assez vite,  excepté si il y a de la nourriture à la clef. Dans ce cas là,  je ne renonce pas.

Je suis née en Angleterre,  que je n'ai d'ailleurs jamais quitté. Papa et maman étaient déjà assez jeunes.  Je n'ai jamais manqué de rien, en même temps,  je vivait parmi la grande famille des Northwoods. Déjà,  petite,  on allait souvent au  manoir principal, pas obligatoirement à l'occasion des nombreux événements qu'ils organisait.

Seulement,  j'avais 5 ans quand le drame arriva. Maman ne se sentait pas très bien, le docteur lui avait dit qu'elle avait juste besoin de repos. Il s'était trompé,  l'état de maman ne s’améliorait pas. Dans ma tête d'enfant, je sentais bien que quelque chose n'allait pas.  Le docteur passait de temps en temps mais maman était maigre et pâle. Je savais pas que c'était si grave puis papa me prit à part et m'expliqua les choses. Il n'y avait rien à faire,  la maladie aura raison d'elle.  En un mois, on enterra maman dans le cimetière des Northwoods.  
Papa était inconsolable et moi, je m'était isolée,  maman revivait dans mes pensées et je me mis à écrire, à écrire ma vie. Papa me disait que maman était toujours avec nous alors j'espérais juste qu'elle lise ce que j'écrivais.

cahier 1 - 1870

"Aujourd'hui,  on va aller au manoir. Les adultes vont parler affaires et moi, je vais pouvoir jouer avec les filles et les garçons. Le manoir à un grand jardin, il faudrait un jour organiser un graaand cache-cache, tu sais,  ce serait vraiment amusant.  Aussi, j'ai douze ans,  papa dit que je m'embellis de jour en jour, tu trouves aussi maman?
En fait, il y a un petit chat qui vient,  je lui donne du lait chaque soir et il revient le lendemain.  Je sais pas à qui il est, peut être à personne mais papa ne veut pas que je le garde. Un beau petit chat tous gris. "

Cahier 3-1893

"Aujourd'hui,  j'ai quinze ans! Et comme c'est l'anniversaire de plusieurs enfants,  on retourne au manoir, on sera les rois de ce weekend. Papa dit souvent que tu es avec nous, tu seras là aussi pour mes quinze ans?
J'essaie de t'écrire tous les jours mais c'est pas toujours facile. Néanmoins je te tiendrai toujours au courant des nouvelles! Comme ça tu seras au courant de tous comme si tu étais là. Papa m'appelle il faut que j'y aille.  Je compte sur le fait que tu sois là. "

Cahier 4 -1874

" J'aimerais aller plus souvent au manoir.  Ce serait même très bien d'y habiter. Je viens d'avoir seize ans et je suis une grande.  Il y a plein de garçons qui me complimentent, toi aussi c'était pareil à mon âge et tu as choisi papa, qui était-il à ce moment là?
Tu sais maman,  j'aimerais que tu sois là qu'on parle de tout ça.  Je crois que je suis amoureuse, seulement de la mauvaise personne.  Ne le dit pas à papa, il ne doit pas savoir, jamais!  Il s'appelle William,  il est domestique dans le manoir,  tu comprends pourquoi je ne veux pas que tu en parle.
Tu en penses quoi toi? Je dois te paraître un peu misérable,  pardon maman.
Le petit chat que je nourrissais est mort, si tu le vois, tu en prendra soin hein? J'espère juste qu'il n'a pas souffert. Je l'ai enterré dans un coin du jardin, je vais chercher des fleurs pour toi et lui, alors attends moi, j'arrive. "

Cahier 5 -1875

"William est un imbécile. Il a deviné,  bon c'est vrai que je ne suis pas discrète mais je soutiens que c'est un imbécile. Il m'a dit que ça ne servait à rien, que je pouvais l'oublier car nous ne vivons pas dans le même monde et SURTOUT qu'il en aimait une autre. Je m'en fiche. Cette fille je pense pouvoir la détruire,  mais je ne le ferais pas,  parce qu'il sera triste.  Tu vois maman,  je n'arrive même pas à le détester. Le devrais-je?
Je m'en fiche de son discours cliché,  mais ça devient difficile d'être discrète vis a vis de papa. Il serait furieux et ça pourrait mal tourner,  ça me fait un peu peur."<

Cahier 7- 1877

"Un grand bal, encore une fête, plein d'invités,  c'est la où nous sommes conviés. Papa m'a dit qu'il serait temps que je trouve quelqu'un.  Avec tout ça j'en avais presque oublier que je pourrais le revoir. J'ai vraiment hâte.  Il faut que je trouve ma plus belle robe,  il faut que je démarque, tu comprends?  Souhaite-moi bon courage. "

Ça me replonge en nostalgie de relire tous ça.  Après j'ai arrêté quand j'ai vu que je voyais maman nul part. J'ai eu peur, bloquée dans la fumer. Papa  je le trouve nul part, je crois qu'il était sorti. Mais maman n'est pas là,  peut être n'a-t-elle jamais été là.  On voit les choses différemment quand on est mort.
Je n'arrive pas à en vouloir à quelqu'un, j'ai vu que William aussi s'est fait piéger. Tout le monde.  
J'ai appris plus tard que c'était un assassinat,  possible mais le résultat est le même.  Je suis morte.